Deux ONG italiennes ont dénoncé, lundi devant le Conseil des droits de l’Homme, les mariages forcés de jeunes femmes et le déni persistant des droits fondamentaux des populations retenues dans les Camps de Tindouf.
“Dans cette zone désertique, où les populations vivent dans un black-out total, les cas de mariage précoce sous la contrainte sont monnaie courante et les victimes souvent condamnées au silence”, a déploré la présidente de l’association METE Onlus, Giorgia Butera.
Elle n’a pas manqué d’interpeller l’organe onusien, réuni à Genève, sur “une situation d’autant plus tragique que la communauté internationale ne peut ni intervenir, ni être informée de l’ampleur du problème en raison du manque criant de données”.
“Nous ne voulons plus voir des filles et des jeunes femmes souffrir en silence de mariages forcés partout dans le monde”, a insisté Mme Butera qui œuvre aux côtés d’ONG africaines contre ce phénomène et tous les abus associés.
Pour l’organisation italienne, il est temps pour la femme africaine de se prendre elle-même en charge et de jouir de tous ses droits sans restriction aucune, une évolution qui nécessite le plein respect des engagements internationaux en matière des droits de l’Homme.
Lors de cette même séance, la présidente de l’Association italienne pour la protection des droits humains (PROTEA), Sara Baresi, a affirmé que l’absence de tout recensement des habitants des camps de Tindouf demeure une source d’inquiétude pour la communauté internationale.
“De Tindouf, nous continuons à recevoir des informations faisant état d’un système d’endoctrinement qui n’est aucunement l’émanation d’un climat de liberté de pensée et de libre-expression”, a souligné Mme Baresi.
Elle a noté que les pratiques infamantes que subissent les enfants et les jeunes dans les campements de Tindouf entraînent la dénaturation de leur identité et leur séparation précoce de leurs parents.
Mme Baresi a, à cet égard, regretté qu’en l’absence d’un recensement de la population, “nous ne sommes pas en mesure de savoir quel est le nombre de naissances, de mariages précoces, les cas d’invalidité, de décès et de violence”.
La militante italienne des droits de l’Homme a révélé que les informations recueillies auprès d’organisations internationales évoquent “une sombre réalité marquée par des mariages précoces et la violence sexuelle contre les femmes qui sont privées de tout moyen de les dénoncer”.
Selon l’ONG américaine The Pacis Group, des filles non pubères, le plus souvent âgées de moins de 13 ans, sont offertes en mariage contre leur volonté à des prétendants issus de la classe des notables sahraouis ou à des caciques du polisario.
L’organisation, qui s’exprimait devant la 4ème commission de l’ONU à New York en octobre 2014, a accusé la direction des séparatistes d’être directement responsable de ces actes d’un autre âge et d’avoir détourné l’institution du mariage à des fins purement politiques.
Source: L’Opinion
22 Settembre 2015